Diego Quemada-Diez un charmant jeune homme d’une modestie rare dans ce milieu, un vrai intellectuel qui veut faire avancer le monde dans le bon sens (inciter à la réflexion et faire du cinéma une arme). Auteur de « Rêves d’or » (La Jaula de oro), ici, dans la salle de la cheminée de l’Utopia pour une conférence de presse avec la clé des ondes, O2, Nova et sud Ouest. Ce film a obtenu un Prix (Cannes 2013) : « un certain regard » et les jeunes acteurs un prix d’interprétation.
C’est le thème de L’immigration de l’Amérique latine vers les Etats Unis qui est traité dans ce magnifique film. Il est traité comme dit le réalisateur « sous forme dramatique avec les ingrédients d’un film de fiction, un jeu amoureux triangulaire, des chocs émotionnels pour amener les spectateurs à la réflexion » « et en même temps une fiction vue de l’intérieur qui a le caractère d’un documentaire » « réalisme horrible mais aussi de la poésie. »
La première question de cette interview porte sur le titre en espagnol « la gage dorée » et le titre en français : « rêves d’or » ; ces expressions supposent un bonheur malgré l’absence de liberté de mouvement de celui ou de celle qui est concerné.
« Ce titre est tiré d’une chanson mexicaine qui traite de l’immigration. Il existe aussi d’autres chansons qui font allusion à cette cage ou ce rêve. » nous explique le metteur en scène.
A la question de la clé : un protagoniste Toztzil indien au Mexique dans film, ne parle pas espagnol, est ce possible de nos jours ?
« Au Mexique de nos jours 15% environ de la population d’origine indienne avec toutes les composantes de ces populations ne parlent que leur langue, c’est pour cela que je voulais un personnage qui soit une des composantes de la société et je voulais faire planer un mystère autour de son personnage. Ce qui explique que ces interventions ne sont pas traduites dans le film » répond Diego. Et « Pour donner de la profondeur à mon film, j’ai filmé à hauteur des yeux »
Petit résumé : Juan, Sara et Samuel, 15 ans, fuient le Guatemala pour tenter de rejoindre les Etats Unis. Au cours de leur traversée, ils rencontrent Chauk, un indien tzotzil ne parlant pas espagnol et voyageant sans papiers. Les adolescents aspirent à un monde meilleur au-delà des frontières mexicaines mais très vite, ils vont devoir affronter une toute autre réalité.
A la question sur le casting posée par O2 et Sophie Avon de Sud Ouest. Le metteur en scène évoque les difficultés rencontrées pour trouver ces 4 jeunes de 14 et 16 ans avec un Toztzil qui ne parle pas espagnol. Une recherche qui a duré 7 mois parmi la population réticente, dans de nombreux villages etc. Ce sont des associations culturelles qui ont fini par lui apporter une aide. Une demi heure pour tout expliquer. Que je ne peux vous transcrire.
La clé : dans votre film c’est le « plus blanc » qui arrive, l’un prend peur, la fille se fait enlever pour la prostitution, le Toztzil se fait tuer.
« C’est comme ça dans la vie »
Un film que les militants doivent voir pour garder en nous cette force de vouloir changer le monde. Merci l’Utopia pour ce moment de bonheur.
