« Lamb » de Yared Zekele . Film Ethiopien.
Son premier film est merveilleux de beauté et d’intelligence.
Inspiré de son expérience personnelle, Yared nous raconte la société Ethiopienne et plus particulièrement les falashas dans ce monde en crise politique et en crise écologique due à la sècheresse catastrophique. « Ne gaspille pas l’eau » dit l’oncle à son neveu dont il a la garde. La vie avant la fantaisie.
Sa mère morte, son père l’a confié à son frère après avoir fuit les conditions climatiques catastrophiques pour trouver du travail à la capitale Addis Abeba. Le petit arrive accompagné de son mouton pour compagnon de sa solitude. Mouton qu’il ne veut pas donner pour un rite le sacrifice à la croix.
Un agencement de contraintes sociales (où les filles font la cuisine et les garçons les travaux), d’obligations de solidarité (la famille a besoin de toi), de solidarité familiale, et de révolte (la fille qui veut sortir de ce milieu et de religion, Yared nous raconte une belle histoire de l’humanité dans un décor à couper le souffle.
En fait c’est le portrait d’un enfant tenace dans sa détermination. Un récit initiatique. Que rien n’impressionne ni la nature grandiose ni l’éducation.
Tout est dit dans ce film, les révoltes, la survie avant la connaissance, les rites de ce monde qui semble fermé.
D’emblée le cinéaste nous présente ce monde comme un ensemble. La couleur de la laine du mouton, la couleur de la peau du gamin et celle de la terre se fondent dans un marron très semblable.
Le film à voir en priorité (sortie cette semaine à l’Utopia) avant le suivant vers la fin du mois de Patricio Guzmann.