Confidences à Allah, d’après le roman de Saphia Azzedine. De Marie et Eddie Simon. Ed. Futuropolis.
Je n’ai pas lu le roman que des critiques ont qualifié de sulfureux, d’autres d’érotiques et certains ont trouvé des sous titres très « occidentalisées » putes mais pas soumises ! Etc. Possible ?
Dans cette bande dessinée, je trouve que Saphia Azzedine pose le problème grave de la prostitution au Maroc. Ce pays où les Saoudiens et les riches notables vont faire leur marché sexuel sous le regard approbateur des autorités même si, quelquefois, lorsque le scandale devient évident, le pouvoir donne un petit coup de pied dans ce trafic.
Elle pose aussi le problème des représentants de la religion, sans remettre en cause cette religion envahissante dans le vie privé et publique, elle s’adresse à Dieu directement, sans intermédiaires, par ses confidences.
Elle le montre généreux, terrible et aimant. Il représente la plénitude et les contradictions des hommes et femmes.
En s’adressant à Dieu, voilà la conclusion « Allah, dis-moi que ça va aller pour moi. S’il te plait, fais clignoter une étoile pour me dire oui ! Réciter inlassablement les mêmes prières ne m’a pas forcément rapprochée de toi, te rendre grâce à heures fixes non plus. Ce qui anime ma foi c’est de t’aimer, t’aimer m’a permis de m’aimer et m’aimer de t’aimer. Le bien et le mal n’existent pas. Tu es bien trop subtil pour ça. Allah tu n’es que nuances et c’est pour ça que je t’aime. »
Un bémol, la fin de l’histoire de cette jeune fille est presque agréable mais combien dans la réalité finissent dans la misère et la maladie.Cette Bd, une autre façon d’aborder la vie !