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Un blog tout a fait personnel qui informe des manifestations , des conférences , des lectures et du cinéma.

Mayotte Express de Jérôme Gauthey. Ed. Noir ‘édition.

Publié le 18 Décembre 2017 par Gilbert Hanna in Roman

Mayotte Express de Jérôme Gauthey. Ed. Noir ‘édition.
Mayotte Express de Jérôme Gauthey. Ed. Noir ‘édition.
Roman noir ou policier, peu importe, cet excellent ouvrage est un roman riche où le déroulement des affaires a pour terrain d’imagination l’ile de Mayotte (ile Aux parfums) est en lui-même, déjà un évènement littéraire.
L’Ile est noyée dans sous une tempête tropicale. A l’occasion d’un entrainement de tir on découvre un cadavre, derrière les cibles, farcis de balles de la police. Le contexte politique est des plus tordu, un ministre de l’intérieur à l’occasion d’une élection présidentielle doit faire une visite sur l’ile pour conforter ses résultats aux primaires met en transes cette ile du bout du monde.
Un clandestin, un règlement de compte, un drôle de cadavre qui va révéler, non seulement le problème des migrants mais une magouille politique qui va tourner en jus de boudin par l’appât du gain des protagonistes qui l’organisent !
Le commissaire directeur de la police cherche à comprendre malgré des ordres de la plus haute hiérarchie qui exige son départ. Dans toutes situations de tension « il faut un fusible » dans l’administration avant le scandale.
En attendant sa mutation, cette homme « laxiste, vous représentez le modèle achevé de la désorganisation » lui rétorque son subordonné., accompagné d’une journaliste, « à la sexualité débridée » annonce la quatrième de couverture va se retrouver dans des situations difficiles et mortelles que l’adorable et sexy Anna va le sortir d’in Dire Straits.
Ici le poème d’Aragon « la femme est l’avenir de l’homme » prend toute sa dimension. Aucun relent de machisme classique. Au contraire c’est lui c’est anti héros !
Mais, il y a toujours un mais, qui est cette mystérieuse femme ? « De temps à autres, il m’arrive de la chercher du regard…………… Je me dis qu’on ne peut pas ne jamais se revoir : techniquement on n’a jamais conclu ! »
 
Rares sont les livres qui se déroulent dans les « confettis » de la République oubliés par nos responsables politiques. Sauf en période électorale !
Rares sont les romans qui décrivent avec autant de précision les lieux et de la vie dans l’ile aux parfums (Mayotte).
La première question que je me suis posé en tant que lecteur assidu est comment un mzungu *, l’auteur de ce roman « le héros » va nous décrire réellement la situation dans cette « ile attachante » ?
 
Eh ! Bien ! on n’est pas déçu, un livre très bien documenté qui ne laisse rien dans l’ombre.
Du « mzungu » * avec son quant à soi, aux mahorais, leur description de leur habitat et leurs coutumes, aux migrants qui viennent par milliers en Kwassa- kwassas**, victimes des passeurs en passant par les milliers de morts noyés.
Un roman qui nous tient en haleine et qui va de rebondissements en rebondissements – on attend le ballon, et hop, un faux rebond, relance la partie pour nous entrainer dans un autre angle de l’enquête. Car le problème s’est pas le Kwassa-kwassas mais le kwassas-retour ?
Il ne laisse rien sur le bord du trottoir, les enfants anjouanais seuls sans parents, la politique du chiffre pour les expulsions sur ordre du préfet (20 par jour sauf le week-end), les embarcations de 1O places qui transportent 50 migrants, les morts, la prostitution, la misère des service publics, les anciens mercenaires (la bande à Bob Denard) que les moins trente ans ne peuvent pas connaître, etc. etc.
Vous ne pouvez pas passer à côté de ce roman pendant les vacances de fin d’année.
 
* Mot qui désigne les blancs dans l’ile
** Embarcation qui transporte les migrants. A l’origine le kwassas est une danse congolaise saccadée. Le terme a été repris par les comoriens pour imager le tangage de ces petites embarcations et que Macron le fils putatif de Hollande (encore un blagueur à deux balles) ramené par une barque Rothschild a moqué en Bretagne à propos de la Pêche : « le kwassa-kwassa pêche peu ! il amène du comorien ! »
 
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