Les enfants après eux de Nicolas Mathieu. Ed. Actes Sud.
Un grand roman où la politique côtoie le social et la sociologie.
La quatrième de couverture résume bien ce roman complet et abouti :« Avec ce livre, Nicolas Mathieu écrit le roman d’une vallée, d’une époque, de l’adolescence, le récit politique d’une jeunesse qui doit trouver sa voie dans un monde qui meurt, cette France de l’entre-deux, celle des villes moyennes et des zones pavillonnaires, où presque tout le monde vit et qu’on voudrait oublier. »
Extrait pour vous donner envie de lire page 212, cette description de ce qu’est devenu le monde du travail :
« Voilà que le monde du travail se retrouvait plus ou moins larbin, à présent. La silicose et le coup de grisou ne faisaient plus partie des risques du métier. On mourait maintenant à feu doux, d’humiliation, de servitudes minuscules, d’être mesquinement surveillé à chaque stade de la journée ; et de l’amiante aussi.
Depuis que les usines avaient mis les clés sous la porte, les travailleurs n’étaient plus que du confetti. Foin des masses et des collectifs. L’heure, désormais, était à l’individu, à l’intérimaire, à l’isolat. Et toutes ces miettes d’emplois sattelitaient sans fin dans le grand vide du travail où se multipliaient une ribambelle d’espaces divisés, plastiques et transparents : bulles, box, cloisons, vitrophanies. »